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Habiter en écriture

Frédérique Germanaud et Marcelline Roux invitent des écrivains à témoigner sur leur rapport au lieu d'écriture.

Clara Regy

Ce qui était curieux c'était la couleur jaune et argentée de l'ensemble, comme les contours d'un cadre dans lequel on voudrait entrer, pourtant c'était carré!  Mais aussi la rondeur du ventilateur, son souffle rond et son socle rond et les yeux et la bouche du haut parleur -                          -transducteur électroacoustique-.

Et plein d'endroits où s'asseoir, s'allonger, dormir, des coussins, des couvertures " patchwork" comme des couvertures de bonnes sœurs qu'on envoie en Afrique ( les bonnes sœurs et les couvertures). Mais le plus merveilleux c'était la table de bistrot -Formica rouge-, pieds de bois ( jambes de bois), des culs de bouteilles, des culs de verres sertis en de nombreux endroits et les dessins de poissons de toutes les formes et de toutes les couleurs posés en désordre, entassés surtout, bleus en fait, tous bleus! Et j'ai écrit le mot "carabine"!

C'était un appartement-atelier!

 

Difficile de trouver une réponse, écrire dans ce qui ressemble à un atelier ( revoir Q 1), dans un lieu de création, en oubliant tout ce que l'on peut mettre de pédant voire de "si bien " trop raffiné dans le terme création alors écrire dans un lieu de fabrication où l'on invente, détruit, recommence, dans un lieu où l'on trouve toujours qu'il y a quelque chose à faire, défaire : un lieu vivant.

Un atelier, j'y reviens, mais pourquoi pas de couture ou de cuisine, au milieu de travaux en cours, mais un atelier sans autre humain que moi-même ( et encore)!

Un chantier, voilà c'est cela sans doute le terme le plus adéquat, mais un chantier qui dort un peu ( laissé dans " l'odeur" du labeur des autres), pour ne pas me/se laisser trop distraire par le bruit, la présence de l'autre, mais seulement par ce qui "prend forme" ou dont l'aboutissement fait du bien.

 

( et pourquoi pas une pâtisserie la nuit?)

Plus que le lieu, c'est bien sûr ce qui s'en dégage qui peut provoquer un malaise, un empêchement à l'écriture. ( inutile de discourir ici...)

Cependant, il me serait impossible d'écrire dans un lieu qui ne s'ouvre pas sur le ciel !

J'écris toujours, le regard "tourné" vers la lumière.

On oublie donc,

maisons troglodytes, supermarchés,

gouffres et autres avens,

on oublie aussi "où" les gens se disputent

se déchirent.

Cependant, " Le sous-préfet aux champs" serait aussi, bien loin de me pousser vers l'écriture, les arbres et les petits oiseaux me donneraient plutôt l'envie de "gambader".

Je n'ai par conséquent, pas su répondre à la question!

J'ai visité quelques maisons d'écrivains, n'avais jusqu'alors pas eu beaucoup d'émotions.

Les commentaires sur les auteurs, leur chaise, la table où ils s'installaient, la main qui soutenait la tête ou soulevait la bouteille, la vue sur les toits, le dernier manteau, l'horloge, la vue sur le jardin : vraiment ce n'était  pas pour moi.

Quelques auteurs proches m'ont ouvert leur porte, j'ai partagé leur repas, un peu leur quotidien. Je préfèrerais découvrir le lieu de vie de quelques auteurs vivants en leur absence, tranquillement, en pleine solitude, dans le silence sur la pointe des pieds.

Et à Saint-Pétersbourg : la maison d'Anna Akhmatova !

Une maison-musée, à priori rien de bien enthousiasmant.

Grossière erreur : en ce lieu c'est une page d'Histoire qui s'écrit et l'auteur(e)  est là  dans le couloir, étroit "angustia".

La nécessité du voyage,  les visites au fils emprisonné, la fuite hors de la Russie possible fuite ?

L'écriture liée au lieu à l'époque " sa puissance politique" !

Et une  nouvelle lecture du texte avec tout au fond : la Russie, le paysage de l'appartement, le jardin , les chats .

Alors, que chercher, que trouver dans la visite d'une maison d'auteur?

Version sérieuse :

Qu'elle éclaire le texte, construise une enveloppe charnelle à son créateur, inscrive l'écriture dans un temps donné et (dans notre exemple) dans la grande Histoire.

La maison de Gorki vaut pour la Deco année 30,

on peut aussi aimer de beaux endroits!

La maison de Victor Hugo vaut pour tous les produits dérivés qui la font vivre! Humour!

Et mon appartement pour son bazar de ouf! Et voilà que je me prends pour un auteur !

( une auteurE) ?

Mais j'aimerais découvrir les lieux de vie de  Sylvia Plath, Emily Dickinson,  Virginia Woolf, William Faulkner et William Carlos William.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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