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Habiter en écriture

Frédérique Germanaud et Marcelline Roux invitent des écrivains à témoigner sur leur rapport au lieu d'écriture.

Denise Desautels

 

Dans mon lieu, celui que je joins ici en deux photos, désordonné, 
encombré de livres, de tableaux, et d’objets à la fois inutiles et essentiels,
installé côté rue légèrement… ombragée.

 

-vous rêveriez d’écrire :

J’ai déjà répondu à une question semblable pour une revue littéraire,

et parlé d’une grande pièce toute blanche,

très dépouillée et lumineuse,

avec une grande table placée côté fenêtres, ou tout près,

au 5e ou 6e étage d’un immeuble.

En fait, j’ai eu la chance, quelques mois, deux années d’affilée, d’écrire dans mon  lieu de rêve

à la Cité internationale des Arts, face à l’îÏe Saint-Louis.

 

-Vous ne pourriez pas écrire :

Dans un café… sauf quelques lignes dans un carnet ou une carte postale.

Un lieu où mon regard et ma pensée ne peuvent pas errer, 

où je ne peux ni m’oublier ni me perdre dans mes mots ou ailleurs,

où je ne peux pas entendre les mots traverser mon corps, mon souffle, ma voix,

car muette j’aurais beaucoup de difficulté à écrire. 

 

 

              -Visitez-vous les maisons d’écrivains ? Qu’y cherchez-vous ?

Non. pas vraiment. Je suis entrée dans les lieux d’écriture de mes amis et amies. 
J’aime y sentir la présence de quelque chose… à venir.
Notre complicité aussi. 
Comme dans les ateliers d’artistes amis et amies.
Or, ce quelque chose… à venir, que j’aime sentir, est souvent marqué par de grands doutes, 
surtout dans les  lieux d’écriture et les ateliers des femmes créatrices.
Avec elles, j’ai le bonheur d’être ailleurs, sans être effrayée par trop de vérités et de certitudes.
Les différents visages de l’inquiétude, qui tient parfois de la culpabilité, nous lient, on dirait.

J’ai  cependant fait une résidence d’écriture à Charleville-Mézières où la minuscule fenêtre
de ma chambre donnait sur celle –  à quelques mètres seulement – 
où Rimbaud a écrit ses poèmes les plus célèbres,
dans un appartement désormais transformé en Maison des Ailleurs.
Néanmoins je ne crois pas que ce séjour ait bouleversé ni ma vie ni mon écriture.
C’est plutôt l’adolescente si lointaine que j’ai été dans un quartier ouvrier de Montréal,
qui ne la prédisposait aucunement à vivre cette expérience, qui a resurgi et certains soirs m’a émue.

 

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